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Art au stylo Bic/

L'art au stylo Bic, un talent récent

 

Oriane n'a pas commencé à explorer l'art au stylo Bic avant l'anorexie en 2012, Un jour, "prise d'une intense pulsion de dessiner, et n'ayant qu'un stylo à bille dans son sac pour la satisfaire, elle se mit à créer des tableaux à l'encre noire, variant à l'infini les nuances de gris. Depuis ce jour, elle n'a jamais retouché à d'autres médias artistiques, comme ayant secrètement juré fidélité à celui qui avait su répondre présent à ses cris de détresse". C'est dans cet art que son talent a explosé. Le 23 Mars 2014, elle rend hommage à monsieur Marcel Bich, l'inventeur du stylo à bille et co-fondateur des entreprises Bic... un hommage qui tombe à pic puisqu'il est exprimé 20 ans après la mort de Mr. Bich ou 100 ans après sa naissance. Elle aura en moins de 3 ans créé 90 tableaux au Bic (si j'ai bien compté).

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Cependant, Oriane n'était pas la seule à avoir exploré cette technique. Elle aurait sûrement voulu en être à l'origine, en être l'ambassadrice, ou être considérée comme la numéro 1, mais un jeune artiste espagnol, Juan Francisco Casas s'est également lancé dans cet art et elle voyait en lui un compétiteur impossible à battre alors que leurs inspirations sont totalement différentes. Les tableaux de Juan Francisco Casas sont au stylo bleu et ont tous une connotation sexuelle. Elle avait donc une niche qui n'était pas en compétition avec celle de Casas. Par ailleurs, cet artiste espagnol a démarré 10 ans plus tôt qu'Oriane. Malgré son experience professionnelle inexistante dans l'art, Oriane a su attirer l'oeil très rapidement avec ses séries Enfance et Maux Bleus. Son succès a pris une envolée inattendue en rafflant deux prix dès sa première exposition et quelques apparitions dans la presse. Une rencontre incroyable allait aussi lui ouvrir les portes de galleries américaines. Elle était une artiste en herbe certes, mais avec un futur prometteur dans le milieu... 

 

Série Enfances

 

Oriane est invitée par Géraldine Guillo Perrin à exposer dans son salon REG’ART à Tartaras, le week-end du 12-13 Avril 2014, avec Yvette Girard comme artiste à l'affiche. Son talent saute aux yeux: le 12, elle obtient le prix du jury, et le 13, elle raffle le prix du public. Ce week-end-là, elle vend deux tableaux. Elle reçoit également une promesse d'exposition pour le vernissage du 13-30 Juin 2014 à la Maison du Pays de Saint Martin-en-Haut. Ces deux expositions lui valent quelques articles dans le Progrès. Ce salon REG'ART lui vaut aussi d'être contactée pour participer au Salon d'Automne des Arts Ripagériens à Rive de Gier, en Octobre 2014; plus de 3000 visiteurs sont prévus!

 

Série Les Maux Bleus

 

Cette série a été exposée au salon des Amis de la Loire le week-end du 22-23 Novembre 2014 à Loire-sur-Rhone. Elle fait une telle impression qu'à sa mort, il lui dédie une page: http://www.amis-de-loire.fr/oriane-rolland.

 

Hors-Série

 

Oriane a réalisé de nombreux autres tableaux au Bic et avait toujours plus de projets. Pour sa prochaine exposition, elle avait l'idée d'une série rouge. Puis, par la suite, elle avait le projet plus "farfelu" d'illustrer les sept péchés capitaux, avec un péché par tableau. Elle aurait appelé cette série "vice à vice". Elle voulait créer une véritable intéraction active entre le spectateur et les tableaux, que les spectateurs deviennent acteurs. Plus exactement, elle avait dans l'intention de faire de ses visiteurs des voyeurs. Oriane m'avait décrit son projet ambitieux mais novateur. Elle aurait caché de plus en plus chaque tableau, jusqu'à celui de la luxure, le septième péché. Le premier péché, la gourmandise, aurait été illustré par un tableau simplement recouvert de papier calque sur lequel elle aurait dessiné comme des barreaux de fenêtre. Le visiteur admire ainsi le tableau comme derrière une fenêtre embuée. Si le visiteur devient acheteur, il serait libre de laisser, soulever, ou enlever le calque comme on ouvre et ferme une fenêtre. Sur le tableau du péché suivant, Oriane aurait ajouté une feuille sur laquelle elle aurait imité le bois. Une serrure y aurait été découpée. Le spectateur aurait alors été comme derrière une porte, etc. Jusqu'à la luxure... Pour ce dernier, elle n'aurait créé qu'une mince fente, et seul l'acheteur aurait su ce qui vraiment se serait caché. Et ce tableau représentant la luxure aurait été le plus cher car la luxure c'est le luxe, ca se paye! Pour inviter le spectateur a acheté ses toiles, elle aurait écrit dans son topo quelque chose disant que "seul celui qui achète les droits n'est plus voyeur" de façon à ce que l'acheteur ne se sente pas encore plus voyeur qu'il n'est. Bien sûr, là encore, cette série aurait exprimé une part de son histoire non seulement pour les péchés dont elle était coupable, mais aussi et surtout pour tous ces hommes qui la dévêtaient du regard, s'octroyant ainsi un droit qui n'était pas le leur.

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Liens pour découvrir tableaux au Bic et plus:

Marcel Bich en 1953

Tableau de Juan Francisco Casas expose en 2014

/Enfances

Enfances

La première exposition comprenait des tableaux, certes tous au Bic, mais sans suivre une thématique les unifiant. Elle a donc créé de nouveaux tableaux, qui avec trois des tableaux déjà exposés à Tartaras, constitueraient la série Enfances, exposée à St Martin-en-haut. Chaque tableau, d'une valeur de 390 euros, avait pour titre une émotion de l'enfance. Malheureusement, je ne sais pas lequel correspond à telle émotion, bien que certains soient assez faciles à deviner. Mais je vous laisse la liste des titres. À vous de replacer l'émotion sur le bon portrait.

 

Emotions

Mélancolie, Béatitude, Insouciance, Espoir, Colère, Angoisse, Effroi, Surprise, Joie, Sécurité, Confiance, Déception, Curiosité, Quiétude, Doute, Crainte

 

La démarche

    "Enfances" est une série d'une quinzaine d'oeuvres réalisées sur du papier Canson de format 50*70 (grainage divers) au stylo bille noir (Bic cristal médium, large, et fin).

     La nostalgie, thématique en filigrane autour de laquelle s'articule cette série de tableaux, correspond moins à un souvenir d'enfance, qu'au souvenir d'un ressenti de celle-ci auquel l'adulte n'a plus accès émotionnellement. Les tableaux révèlent la tentative effrénée de la mémoire mature qui par un travail de reconstitution intellectuelle s'efforce de ressusciter l'intensité d'un ressenti perdu.

     Le recours à une "artillerie" très sommaire et sans reliefs est un choix conscient de l'artiste. Il permet en effet de rendre visible le travail de filtrage et d'élimage/polissage qu'opère la mémoire sur l'émotion et non sur l'objet du souvenir. Si l'objet ne s'oublie, l'intensité de l'emotion, elle, s'efface. L'aspect flou et fondu recherché par l'artiste épouse de facon esthétique ce travail d'usure de la mémoire, semblable à une vieille photo vieillie par le temps...

     En concentrant l'attention du spectateur essentiellement sur le visage et le regard de l'enfant, et en accentuant le focus par le biais d'un cadrage "gros plan", l'artiste évince délibérément l'objet du souvenir et recherche l'émotion pure, le ressenti nu afin d'en permettre l'identification immédiate.

 

NB: Certaines photos apparaissent avec un reflet. Ce n'est pas voulu, mais je n'ai pas pu mettre la main sur les tableaux originaux (qui ont dû être vendus), seulement des photos qu'Oriane avait faites.

Maux bleus

/Les Maux Bleus

Cette série comprend des tableaux qui sont tous réalisés sur papier buvard 50*70 cm qu'elle vendait 400 euros la pièce. Certains ont été repris de la série enfance, mais je ne les répète pas ici.

 

La démarche:

La langue française regorge d’expressions « paires », associant sensation et couleur : « rire jaune », « être rouge de colère », « être vert de jalousie », « voir la vie en rose », « être vert de rage », « être rouge de honte », « avoir une peur bleue », ou encore « être grisé » et/ ou « faire grise mine » , « avoir un regard noir », « rosir de plaisir », « broyer du noir » etc… et peut-être l’une des plus sibyllines illustrant des meilleures façons cette singularité de notre langue: « en voir de toutes les couleurs »….

 

Certaines, bien entendu, ne font que retranscrire la coloration du teint due à des réactions purement mais d’autres, cependant, conservent une certaine part de mystère, et le bleu par exemple, est employé de façon si plurielle que l’on en reste parfois coi.

 

« Avoir une peur bleue », « en rester bleu », « être fleur bleue », « du bleu à l’âme », « de sang bleu », « n’y voir que du bleu », « colère bleue », «cordon bleu » etc….

 

      C’est cette richesse linguistique double, et l’interrogation qu’elle a suscitée qui ont enfanté la série « Les Maux bleus » que vous pouvez découvrir aujourd’hui.

 

La couleur apporte-t-elle une dimension implicite ou explicite supplémentaire au sentiment évident que l’on décrit ? A-t-elle un intérêt particulier ou sa fonction n’a-t-elle qu’une valeur purement esthétique ? Est-elle porteuse d’une subjectivité tacite, d’une dimension synesthétique intrinsèque ou demeure-t-elle simple fioriture et ornement?

 

Face à ces questions, j’ai réalisé une douzaine de tableaux reprenant quelques expressions de sentiment (que la langue française a choisi -arbitrairement ou non ?- de mettre en lien avec la couleur bleue) et de soumettre le spectateur à un petit test, en apportant à chacun de mes tableaux en noir et blanc une touche, voire une nuance de bleu, suffisamment subtile pour vérifier si celle-ci suggérait ou non une dimension supplémentaire toujours en accord avec le sentiment évident qui transparaît dans les traits du visage. Autrement dit, j’ai traduit le français en termes graphiques afin de pouvoir répondre à cette interrogation d’un point de vue artistique….

 

« Cher spectateur, je te demande donc aujourd’hui de regarder ces tableaux, de loin, de près, comme il te plaît et de te demander si ce sont juste les traits du visage qui te permettent de déchiffrer le sentiment en question, ou si la couleur bleue t’a permis d’entrevoir une intensité supplémentaire qui n’aurait pas été sans la touche colorée que j’ai apportée… »

 

 

Le Lorialet

Histoire du Menton Bleu
Hors-serie

/Hors-Séries

/La formidable Histoire du "Menton Bleu"

Deux versions:

(1) Facebook: "Ce qui ressemble au hasard, souvent, est un rendez-vous, une histoire surréaliste ou comment le touareg en papier s'est-il retrouvé dans les rues de Brooklyn.... Merci, G.";

(2) Document Word: "… ou comment le « Menton Bleu Â» s’est-il retrouvé –à son insu- à New York, dans les mains d’un promeneur parfaitement inconnu, à flâner dans les rue de la mégalopole américaine…"

 

L'histoire, c'est Oriane distribuant un flyer sur la place des Terreaux. Un homme triste, dans ses pensées, lance un regard bref vers Oriane qui disparait déjà. Cet homme, c'est Gérard Schmidt, un lyonnais d'origine dont les parents ont habité à Ste Foy-lès-Lyon, mais qui n'était là que de passage, sa vie étant désormais à New York, entouré d'autres artistes. Ce n'est d'ailleurs que de retour chez lui qu'il a realisé en retrouvant ce flyer plié dans sa poche. C'est alors qu'il lui écrit un email la félicitant de son talent. Je me souviens de la surprise d'Oriane car elle se rappelait parfaitement de cet échange bref avec lui... Bref, il lui joint dans son email une photo, celle de son flyer dans une rue de Brooklyn, la 1ère des aventures de ce touareg qui ne sont pas sans rappeler celles du nain de jardin dans le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain.

flyers

/Presse et plus

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